Voir à travers une lunette équité

Depuis de nombreuses années, nous mettons de l’avant l’écofiscalité, l’internalisation des coûts, l’optimisation des ressources; des principes qui soutiennent l’équité en évitant de faire peser sur toute la collectivité certains choix personnels coûteux, qui sont souvent ceux de personnes relativement privilégiées. 

Mais travailler au bénéfice de tout le monde peut, si l’on n’y prend pas garde, laisser dans l’angle mort la situation des plus vulnérables. Un programme universel peut se révéler inéquitable, si ses conditions le réservent de fait aux plus riches. Répondre aux demandes citoyennes, cela peut vouloir dire investir là où ça parle le plus fort – pas forcément là où cela serait le plus nécessaire. 

La pandémie de COVID-19 a été l'occasion de prendre conscience, de façon aiguë, des nombreuses iniquités auxquelles font face, dans nos sociétés plutôt riches, les personnes les plus défavorisées. J’en avais parlé dans cette chronique où j’évoquais ma responsabilité, en tant que modeste leader d’opinion, de faire mon possible pour renverser la situation. 

Depuis quelques années, nous tentons donc, de plus en plus, d’adopter une lunette équité dans nos activités pour mieux tenir compte des facteurs de vulnérabilisation ou de discrimination: niveau de revenu et d’éducation, origines, situation familiale, genre, orientation sexuelle, âge, etc. 

C’est avec l’équité en tête que nous avons mis beaucoup d’énergie à faire valoir la nécessité d’un rattrapage en transport collectif pour l’est et le nord-est de Montréal. C’est pour améliorer la situation des locataires que nous avons mis sur pied le Registre des loyers. C’est pour préserver la capacité de se déplacer des personnes à mobilité réduite que nous avons défendu la fonctionnalité du transport en commun dans le contexte du réaménagement de la rue Saint-Vallier, à Québec. 

La crise climatique appelle à transformer nos milieux de vie. Comment s’assurer que ce ne soit pas, encore une fois, les plus vulnérables qui en payent le prix le plus fort? Je m’engage à redoubler nos efforts pour qu’à l’avenir, ce ne soient pas toujours les mêmes qui écopent à chaque crise. 

Le 12 juin prochain, nous tiendrons notre Rendez-vous Collectivités viables sur le thème Équité et territoire: pour des milieux de vie justes. J’espère vous y voir!