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Revitalisation Val Martin

Les Immeubles Val Martin, comportant 357 logements sociaux, un pôle communautaire et un aménagement d'un espace vert, constitue un projet durable de logements sociaux porté par l'OMH de Laval.

Ædifica

Informations générales

Ce projet s’inscrit dans le programme de revitalisation urbaine intégrée de la ville de Laval pour le quartier Chomedey. Les anciens bâtiments devenus vacants pour cause d’insalubrité ont été démolis pour permettre la construction d’un tout nouveau projet durable de logements sociaux portés par l’OMH de Laval : les Immeubles Val Martin. La première phase du projet inclut notamment la construction de 357 logements sociaux, d’un pôle communautaire et l’aménagement d’un espace vert. 

Malgré un échéancier très court (7 bâtiments à concevoir en un an), le projet se démarque par les mesures mises en œuvre, notamment grâce à un processus de conception intégré qui a permis de bonifier l’intégration du projet dans le quartier.

Source : Ædifica

Localisationrue Évariste-Leblanc, Chomedy, Laval
Année de réalisation : 2018 à 2020 pour le volet Régénération (bâtiments A-B-C) et 2020 à 2022 pour le volet Accès Logis (bâtiments D-E-F-G)
Nombre d'étages : 3 à 7 étages
Coût de construction : Régénération : ±20,9M $ et Accès Logis: ±68,5M $
Nombre de logements : 357 logements sociaux
Promoteurs : OMH de Laval
Architecte : Ædifica
Gestionnaire : OMH de Laval
Autres acteurs : Pageau Morel et associés (Ingénieurs électromécaniques), L2C (Ingénieur en structure ), Vinci Consultants (Ingénieur civil), Sidcan, entrepreneur général pour le volet Régénération (bâtiments A-B-C), Bâtir son Quartier (GRT), Ville de Laval (Pôle communautaire et infrastructures)

Connecter le nouveau projet à son quartier pour bonifier sa localisation et la mobilité des habitants

Les anciens bâtiments devenus vacants pour cause d’insalubrité ayant été démolis, l’OMH a pu repartir d’un terrain libre de construction, ce qui lui a permis de prioriser les impacts positifs d’une densification du secteur, à savoir la revitalisation de tout le quartier par une ouverture et une connexion des nouveaux aménagements avec les alentours. Ils ont ainsi esquissé une intention d’aménagement pour l’ensemble du site.

Les ateliers en processus de conception intégrée (PCI) mis en place par Aedifica ont modifié le schéma d’aménagement initial pour améliorer l’intégration du projet dans le quartier : l’emplacement du pôle communautaire, les connexions piétonnes, les cheminements piétons et les emprises des bâtiments ont ainsi été revus pour ouvrir l’îlot à son environnement. La réflexion a même été élargie pour tenir compte des futures évolutions du quartier comme les emplacements d’équipements publics prévus.

Le confort estival des habitants grâce à des mesures de lutte contre les îlots de chaleur

Pour éviter d’accentuer la chaleur estivale vécue par les habitants, les espaces minéralisés ont été limités avec notamment le report de la plupart des stationnements en sous-sol pour maximiser les espaces végétalisés.

Les toitures, rares espaces imperméables restants, sont blanches pour éviter de créer des îlots de chaleur indésirables. De plus, afin de procurer immédiatement les bénéfices des espaces verts aux habitants, ce sont des arbres matures qui seront plantés pour leur grande canopée et l’effet d’ombrage induit.

Une gestion passive des eaux de surface au bénéfice des habitants

L’autre priorité de l’OMH, au-delà de la performance énergétique du bâtiment, a été que chaque choix de conception soit fait dans le sens des futurs habitants : confort, santé, bien-être, etc.

La révision du plan d’aménagement du site et des objectifs associés en PCI a donc donné toute sa place à la gestion écologique passive des eaux de surfaces. Ainsi, l’imperméabilisation du site a été minimisée pour agrandir la superficie occupée par les espaces verts et les systèmes de biorétention.

Des jardins de pluies paysagers permettront une infiltration graduelle des eaux pluviales, un rafraîchissement localisé en cas de forte chaleur ainsi que des espaces de bien-être pour les habitants. L’intégration de mesures passives est idéale lorsque l’espace le permet. Il s’agit de stratégies efficaces et peu coûteuses qui permettent d’absorber rapidement une grande quantité du volume d’eau en cas de pluie excessive.

Le calendrier contraint du projet n’a toutefois pas permis de déroger à la règlementation municipale obligeant l’intégration d’un bassin de rétention dit plus classique.

Priorité donnée à l’efficacité énergétique dans une réflexion de coût global

L’OMH assumant les frais de consommation énergétique des bâtiments, la priorité a logiquement été de travailler sur la performance énergétique des immeubles. Pour ce faire l’OMH a insisté sur la diminution des besoins énergétiques, mais aussi sur le choix d’équipements nécessitant peu d’entretien et avec une utilisation facile.

Chaque programme de financement et chaque certification présente des exigences différentes en termes de simulation pour l’efficacité énergétique. L’approche a donc été de viser les performances les plus restrictives, et ce pour tous les bâtiments.

Il a également été choisi de se concentrer sur l’enveloppe du bâtiment pour réduire les besoins énergétiques à la source ainsi que sur les choix de conception pour la fenestration. Couplées à des systèmes électromécaniques simples, mais efficaces, les performances des bâtiments se présentent avec une réduction de la consommation énergétique variant entre 26% et 40% tout dépendant de leur orientation, des volumes et des surfaces fenestrées. Au niveau de la fenestration, il a fallu jouer principalement sur trois paramètres, soit la surface, la résistance thermique et aussi le coefficient d’ombrage. Dans ce type de projet, c’est sur l’enveloppe globale que le meilleur retour sur l’investissement est obtenu.

S’il y a bien eu quelques coûts supplémentaires associés à ces mesures, l’OMH a calculé qu’il y aurait besoin de moins de personnel pour l’entretien et que ce serait donc plus rentable à terme. La notion de coût global selon le cycle de vie prend toute son importance dans ce genre de projet. De plus, le volet novateur du programme AccèsLogis a aussi permis de couvrir une partie des coûts d’implantation liés aux mesures de durabilité du projet.

D’ailleurs, du monitoring est prévu et permettra de suivre les performances réelles du bâtiment à l’usage pendant un an suivant l’occupation des lieux.

De façon générale et au-delà de la performance énergétique intrinsèque, aucun risque de conception n’a été pris. Pour garantir la pérennité des bâtiments et sécuriser l’OMH, seules des solutions éprouvées sur d’autres projets ont été choisies. Par exemple, l’idée de construire en bois plaisait beaucoup à tous les acteurs, mais la courbe d’apprentissage trop longue pour les entrepreneurs de la construction aurait dépassé les délais du projet.

Les investissements ont plutôt été mis dans des stratégies non technologiques et passives pour la résilience et la performance énergétique des bâtiments. En effet, en cas d’aléas météorologiques et de coupure de courant, le bâtiment reste confortable et performant plus longtemps.

Gouvernance de projet : le choix amont d’un processus de conception intégrée (PCI) malgré des délais contraints

Aedifica a été mandatée pour la conception architecturale, l’ingénierie, le développement durable et la gestion de projet. Estimant que le plan d’aménagement réalisé par l’OMH ne permettait pas d’atteindre leurs objectifs, Aedifica, malgré les contraintes calendaires, a d’emblée proposé un atelier de PCI avec l’ensemble des parties prenantes.

L’objectif était simple, mais ambitieux : prendre le temps nécessaire en amont du projet pour lever les incohérences de programmation liées à un cumul des exigences de chaque partenaire et pour définir un nouveau plan d’aménagement. L’enjeu dépassait le seul périmètre de l’opération, car c’est tout un secteur qu’il s’agissait de revitaliser, ce qui a d’ailleurs favorisé l’implication des partenaires dans le PCI.

En effet, presque tous ont répondu présents à l’invitation : Bâtir son Quartier, l’OMH de Laval, la SHQ, la SCHL, la ville de Laval (division des projets, infrastructures et urbanisme) et les représentants du Pôle, architectes, ingénieurs. Seuls les services de police n’ont finalement pas pu participer.

Au total, il y a eu deux journées complètes de rencontres dans le cadre du PCI et des réunions intermédiaires par petits groupes de travail selon les sujets à faire avancer au fil de la conception.

Les ateliers de PCI ont permis de tester plusieurs options dans les schémas d’aménagement :

  • L’implantation de la rue et des bâtiments proposée par l’OHM créait une coupure et entravait la circulation piétonne des usagers. Une nouvelle emprise a donc été choisie;
  • La gestion des eaux pluviales a également été retravaillée : initialement traitée de manière traditionnelle avec des réseaux enfouis, elle a finalement été traitée selon une approche de gestion passive (bassins de rétention, travail des espaces paysagers, etc.) après plusieurs tests de schémas d’aménagement;
  • D’autres discussions sur divers enjeux ont également amélioré la gestion des matières résiduelles et les accès aux transports en commun.

Une des clés de la réussite a été de faire participer aux rencontres les personnes décisionnaires de chaque partie prenante. Ainsi, les prises de position nécessaires de chaque partie prenante pour faire évoluer les aménagements et lignes directrices de projets avaient un effet immédiat (aucun besoin pour les participants d’obtenir l’aval de leur organisation).

Cela a sauvé beaucoup de temps en plus d’insuffler du dynamisme aux réunions. Par exemple, la gestion des eaux pluviales en plan d’ensemble ne semblait pas une approche recevable dans un projet avec différents lots. Mais intégrer sept stratégies distinctes n’est pas efficace non plus. Une solution à mi-chemin a permis de développer une approche de gestion composée de stratégies à la fois passives (noues, jardin de pluie, etc.) et active qui respecte les lotissements et améliore l’efficacité d’ensemble.

De plus, une personne responsable du programme Accès Logis de la SHQ a été associée aux réunions, ce qui a permis d’éclairer au fil des discussions quels orientations et choix pouvaient cadrer dans le financement ou à défaut de trouver d’autres solutions. Parfois cela a aussi tout simplement aider à assurer la bonne interprétation de la certification Novoclimat ou du programme de financement. Plusieurs discussions ont notamment eu lieu avec l’équipe de projet sur les enjeux de choix des systèmes et de certains matériaux (objectif d’efficacité de la SHQ) et leur opérabilité et de leur entretien (objectif de maintenance de l’OMHL).

Notice bibliographique recommandée :

VIVRE EN VILLE. (2020). Revitalisation Val Martin. Vivreenville.org.

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