Portraits de la densification : les nouveaux voisins
Avec la densification, arrivent de nouveaux voisins et voisines. Découvrez leur histoire - peut-être pas si différente de la nôtre finalement!

Nos voisinages se transforment et ce n’est pas nouveau. Ces transformations tendent à s’accélérer, pour plusieurs bonnes raisons. Partout au Québec, tous les jours, l’architecture se réinvente, de nouveaux voisins et voisines emménagent. Et ces changements peuvent être positifs pour tous.
Les nouveaux voisins ont été sélectionnés à la suite d’un appel à témoignages réalisé au printemps 2020. Les profils retenus représentent une diversité de ménages. La plupart des photos ont été prises à l’automne 2020.
Merci à nos participantes et participants qui se sont prêtés au jeu et qui ont généreusement partagé leur histoire!
Les nouveaux voisins
Claudie

Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Claudie et son conjoint ont jonglé avec l’idée de s'acheter un duplex pour le rénover, avant de tomber sous le charme d’une maison de ville sur plan, en copropriété, située sur le bord du parc linéaire de Rivière-Saint-Charles. Ils y ont aménagé avec leurs enfants, aujourd’hui âgés de quatre et six ans.
Claudie raconte que le lieu d’emploi de son conjoint était le point de référence pour cibler le quartier où ils voulaient habiter, autant quand ils étaient locataires que pour devenir propriétaires. En effet, leur maison se trouve à moins de quinze minutes à vélo du lieu de travail de son mari.
De loin, l’immeuble de six logements, situé dans le quartier Limoilou, à Québec, semble avoir trois étages, mais en regardant bien, on en découvre un quatrième. C’est que le toit mansardé permet aux six nouvelles habitations de se fondre dans le paysage, tout en ajoutant une touche contemporaine. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Claudie se souvient assurément des heures d’autobus pour se rendre à des soirées entre amis qui résidaient loin de chez elle, y rester peu de temps, reprendre le bus à contresens et revenir avant le couvre-feu parental. En optant pour la marche et le vélo au quotidien, elle dit avoir voulu rendre plus « fluides » leurs déplacements. Et joindre l’utile à l’agréable : « Avec la vie qui va vite, on intègre l’activité physique à notre quotidien. »
Ce sont aussi des valeurs qu’ils voulaient transmettre à leurs enfants. À titre d’exemple, leur fils avait à cœur d’arriver à se rendre à la garderie au guidon de son propre vélo. Claudie raconte à quel point c’était pour lui un réel accomplissement lorsqu’il y est parvenu. « Il était très fier, et nous aussi! »
Le fait d’être parents a influencé plusieurs des critères de leur choix résidentiel, et pas seulement la localisation : emménager au rez-de-chaussée pour faciliter l’utilisation d’une poussette, s’assurer de la présence de plus d’un parc avec jeux d’eau dans le voisinage, ainsi que de la proximité de bibliothèques et d’une école.
« On est à l’extérieur plus souvent que dedans. » Au lieu de jouer dans la cour, les enfants vont au musée, au marché, à la bibliothèque, ou jouent dans les grands parcs situés pas très loin de la maison. Claudie souligne que cela a réduit sa charge mentale et que, plutôt que d’entretenir une cour, elle peut passer du temps à jouer avec ses enfants. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Quand elle songe à ce qu’ils feront une fois qu’elle aura terminé sa maîtrise et que sa famille aura accès à un second salaire, elle hésite : « On ne sent pas qu’on manque de quelque chose. » Elle pense plutôt que ce sera l’occasion pour eux d’en faire plus pour consommer de façon responsable, en achetant local et en réduisant leur empreinte écologique.
« Mes voisins, je les aime d’amour. Je sais que, peu importe ce qui se passe, je peux compter sur n’importe lequel de mes cinq voisins. C’est très rassurant », confie Claudie. Elle parle avec affection de chacun d’eux, des brownies et des trucs de bricolage de Francine, des enfants qu’elle voit grandir, des poules de sa voisine, nommées Marie-Kate et Ashley, de son amie du secondaire qu’elle a retrouvée ici. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Clémentine

Source : Mélissa Tremblay - photographe professionnelle - Vivre en Ville
L’entrée dans la parentalité a rendu Clémentine sensible à la ville d’une toute autre manière : « Je vois des choses que je ne voyais pas avant. Quand je marche maintenant, je me dis : “Ah tiens ! Il va pouvoir jouer à cet endroit-là, faire du vélo ici.” »
Avant la naissance de son fils, il y a un peu moins de deux ans, son conjoint et elle n’avaient pas le réflexe ni l’intérêt de sortir dans la ruelle, mais, depuis le confinement, ils ont soudainement rencontré tous les voisins de la ruelle. C’est ce qu’elle appelle « l’effet bébé ».
« Ce qu’on découvre en ce moment, c’est que notre quartier, au lieu de le regarder seulement vers la rue, on peut aussi le regarder vers le réseau de ruelles, comment il foisonne de vie et d’enfants. » Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Clémentine, originaire de la France, a souvent déménagé lorsqu’elle était enfant, mais une tendance demeurait : vivre au centre des villes et villages où ses parents décidaient de poser pied.
Comme la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, elle aussi tenait à s’installer là où ça bouge et où tout peut se faire à pied. « J’aime être chez moi pour être calme et sereine, mais quand je sors dans la ville, c’est ce que j’attends. Qu’elle soit animée, dynamique, attractive. » Clémentine et son conjoint se sont donc installés dans le quartier La Petite-Patrie, à Montréal.
Clémentine et son conjoint se sont projetés dans mille scénarios : vivre dans une tour au centre-ville, retaper un duplex, trouver une petite maison dans un quartier central. C’est finalement l’achat d’une copropriété de trois chambres à coucher dans l’arrondissement Rosemont - La Petite-Patrie qui répondait le mieux à leur besoin de jeune couple, qui envisageait à moyen terme d’élever une famille. Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Leur quartier leur plaît, mais rien n’est parfait : « Maintenant, avec un enfant, on s'étonne à rêver d’avoir un jardin. » Ils voient également le besoin pour un rangement à poussette et à vélos. Un logement au rez-de-chaussée avec une petite cour pourrait convenir davantage. Mais l’espace extérieur privé n’a pas besoin d’être grand, puisque « la ruelle devient un peu une extension du jardin ».
Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Clémentine énumère avec beaucoup de détails tout ce qui est proche de chez elle : le métro, la pharmacie, la banque, l’épicerie... C’est la raison pour laquelle son conjoint et elle ont fait le choix de ne pas s’acheter d’auto et d’utiliser plutôt les transports en commun, l’autopartage et le vélopartage. Ils sont tout de même heureux d’avoir accès à une case de stationnement au sein de leur immeuble pour accueillir la visite.
Pour dénicher leur nouveau foyer, le jeune couple a parcouru à pied le quartier pour connaître les logements qui se construisaient. Leur choix s’est arrêté sur un immeuble de huit logements, répartis sur quatre étages. Leur logement comprend trois chambres - une rareté en ville -, une terrasse, un balcon, de grandes fenêtres. Il n’est pas très grand, mais l’espace est optimisé : « Il est très très bien dessiné, divisé. Il n’y a pas de perte d’espace. Tout fonctionne. »
Le confinement des derniers mois a permis à la nouvelle petite famille de découvrir une communauté au sein de leur quartier. Ils souhaitent que ce soit le début d’un voisinage heureux.
Émilie

Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Nombreux sont ceux qui associent le quartier Griffintown à une enfilade de tours grises. Mais Émilie voit plus loin : « Quoiqu’on dise de Griffintown, c’est un beau secteur en devenir. »
Native de Trois-Rivières, Émilie a découvert Montréal durant ses études et a appris à bien connaître son quartier, le parcourant à pied en long, en large et en travers. Elle aime la proximité du centre-ville, l’accès au canal de Lachine où elle va pique-niquer, les petits commerces de quartier, la diversité culturelle des habitants.
Les parcs et l’école, réclamés par la population, se construisent enfin et les arbres grandissent. « Il y a ici aussi un esprit de communauté. Les deux boulangeries que je fréquente - parce que ma fille a une affection particulière pour la baguette de pain! - nous connaissent très bien. On se reconnait, on se parle. »
Émilie a emménagé dans une coopérative d’habitation, L’Esperluette, avec sa fille de huit ans. Avec tout le reste de sa famille qui vit encore à Trois-Rivières, elle est attachée à l'idée que ça prend tout un village pour élever un enfant et il est très important pour elle que sa fille grandisse dans une communauté. L’Esperluette lui offre cette opportunité, puisque, derrière les murs de ce grand immeuble se cache une réelle communauté, confie-t-elle.
Tous les enfants des familles de la coopérative jouent ensemble. Le logement d'Émilie se transforme parfois en « garderie de L’Esperluette » lorsqu’ils se retrouvent dans son salon pour écouter un film. D’autres fois, ce sont les voisins qui surveillent sa fille. « On est comme une mini-société et on se fait confiance. » Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Émilie aime marcher. Et comme elle a accès à tout ce qu’il lui faut à pied, elle n’a pas de voiture. Tous les matins, mère et fille marchent ainsi ensemble pour se rendre l’une travailler et l’autre à l’école. « C’est une marche de 20-25 minutes qui fait toujours du bien! ». Et si jamais, le soir, elles sont fatiguées, elles se donnent le droit de prendre l’autobus. Source : Nanne Springer
Pour Émilie, une chose qui est non négociable, c’est le temps de déplacement entre son travail et chez elle. « Jamais je n’accepterai de faire du navettage dans les bouchons de circulation ni de passer plus d’une heure à me déplacer matin et soir. »
Certes, durant les périodes de confinement, en télétravail, le logement d’Émilie lui semble parfois trop petit. Mais elle n’envisage pas pour autant de déménager à court ou à moyen terme, tellement, à ses yeux, la communauté à laquelle elle appartient désormais lui est chère et lui facilite son quotidien.
Jean-Claude et Liliane

Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
« On est comme une microsociété », s’exclame Liliane. Elle parle de ce qui est son chez-soi depuis maintenant sept ans. Son copain Jean-Claude et elle ont laissé derrière eux leur condo dans lequel ils ont vécu pendant 28 ans pour se lancer dans un projet unique en son genre. « Il y a eu le projet de cohabitat. On a été assez fous pour embarquer. »
Cohabitat Québec est un projet d’autopromotion, situé dans le quartier Saint‑Sacrement à Québec. C’est le fruit d’un processus de longue haleine où il a fallu tracer une nouvelle voie qui ouvre maintenant la porte à d’autres projets innovants. Les fondateurs et résidents initiaux ont planifié eux-mêmes, sans promoteur immobilier, ce projet en fonction de leurs besoins spécifiques et de leurs aspirations. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Le complexe multigénérationnel loge dorénavant une centaine de personnes dans 42 unités d’habitation. Le projet est décrit comme « une communauté de voisins dans un village urbain » par les résidentes et les résidents, qui sont tous propriétaires de leur logement. C’est cette communauté qui a attiré Liliane et Jean-Claude, rendus las de la vie parfois un peu trop individuelle des immeubles multilogements conventionnels.
Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Jean-Claude est le sixième d’une famille de dix enfants. Il aspirait à retrouver la vie communautaire. C'est chose faite. Liliane souligne : « La participation collective et les responsabilités sont à la base du cohabitat. Ça vient avec une vie sociale riche. »
Cohabitat Québec permet de rassembler petits et grands à travers des espaces communs, des défis culinaires, des tournois de hockey bottine, des excursions groupées et bien plus encore. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Après toutes ces années, Jean-Claude et Liliane parlent toujours avec autant de passion de ce projet qu’ils ont vu grandir et qui constitue un nouveau modèle d’habitation conciliant vie communautaire, solidarité et propriété privée. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
« En vieillissant, on est plus contemplatif. On n’a pas besoin de toute cette animation. C’est plus difficile de suivre le rythme des plus jeunes. » Ce qu’ils cherchent pour la suite? Un endroit un peu plus calme, avec moins d’implications et un ascenseur pour leur simplifier la vie. Ils envisagent de déménager dans un complexe locatif pas trop loin de la ville et ainsi de devenir locataires pour se libérer des obligations liées à la propriété, tout en restant près des théâtres, des bons restaurants et des beaux endroits pour se promener.
Ce sera pourtant difficile pour eux de quitter la famille élargie qu’ils ont trouvée et ce projet dont ils parlent avec une telle fierté. Et ils ont de quoi être fiers, ayant contribué à réinventer la densification en imaginant un nouveau modèle d’habitat conçu par et pour ses résidents.
Famille Dinelle-Gagnon

Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Les membres de la famille Dinelle-Gagnon sont de ceux qui ont vu le quartier Rosemont, à Montréal, évoluer et s’embellir au cours des dernières années. La Promenade Masson, une rue commerciale emblématique du quartier, fait partie de leur quotidien depuis maintenant plus de 10 ans.
Parents d’une fille de huit ans et d’un garçon de trois ans, le couple a pris la décision de devenir propriétaire en 2012. Ils racontent comment ils ont acheté un logement construit sur le terrain décontaminé d’une ancienne station d’essence dans Rosemont : « On allait déjeuner dans La Petite-Patrie. On marchait. On s’est arrêté, on est allé voir le kiosque et on a quasiment signé là. » Ce qui est abordable, ça part vite, explique David, qui souligne avoir acheté « sur plan », donc avant la construction.
Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Avec l’arrivée d’un second enfant, ils ont décidé de voir plus grand et passeront donc, sous peu, d’un 4 ½ à un 5 ½, lui aussi acheté « sur plan ». Ils auraient aimé trouver un tel logement dans leur quadrilatère actuel, car ils sont très attachés à la vie de leur ruelle et à leurs voisins, qui sont devenus des amis.
Ils ne partent cependant pas bien loin.
Qu’est-ce qui a guidé le choix de leur futur logement? Principalement, avoir une chambre supplémentaire pour accueillir un nouvel enfant, mais aussi le prix et l’environnement. Leur nouveau chez-soi devait être près des services et des commerces. Trouver un logement qui rassemble toutes ces conditions n’a pas été facile et a nécessité des compromis parfois déchirants, comme celui de quitter leur voisinage.
Jeune adulte, David a longtemps vécu les longs allers-retours entre Montréal et Repentigny. Il mesure pleinement, aujourd'hui, la valeur de la proximité. Avec l’arrivée d’un deuxième enfant, pas question de faire une croix là-dessus : « C’est vraiment la vie de quartier, de tout avoir à proximité, de pouvoir tout faire à pied » qui le motive dans ses choix résidentiels.
David voit-il un défaut à son quartier? « La proximité du métro peut-être, mais je ne l’utiliserais pas tous les jours. Je suis plus vélo. » Et ça tombe bien, l’arrondissement comptera bientôt 155 kilomètres de voies cyclables pour 255 kilomètres de rues. Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
À leur grande joie, la famille Dinelle-Gagnon restera proche de la Promenade Masson. Dans un monde idéal, elle serait toutefois restée sur la même rue. Cependant, il y a fort à parier que son nouveau voisinage lui donnera aussi des occasions de créer des liens d’amitié aussi forts!
Jonathan

Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Pour Jonathan, vivre dans un quartier central, ça ne veut pas dire renoncer au plein air. Au contraire. Il utilise l’autopartage plusieurs fois par semaine pour retrouver en quelques minutes les grands espaces, pour faire du vélo de montagne, du ski de fond ou de la planche à neige. Et le temps qu’il gagne en travaillant et en faisant ses courses tout près de chez lui, il l'investit dans le sport.
Jonathan a fait l’acquisition d’une unité de copropriété en 2016, devenant propriétaire pour la première fois. Il habitait déjà dans le quartier depuis 15 ans en tant que membre d’une coopérative. Il a acheté « sur plans ». Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Il vit dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, à quelques pas des Plaines d'Abraham et des quartiers les plus animés de Québec : Montcalm, Vieux-Québec, Saint-Roch, Limoilou. La Colline parlementaire, où il travaille, n’est qu’à un kilomètre. En habitant aussi près de son bureau, il peut dîner chez lui tous les midis.
Ces derniers mois, nombreux sont ceux qui parlent du temps gagné en télétravail. « Ce dont ils parlent, c’est ma vie de tous les jours en fait! », lance Jonathan en riant, lui qui est souvent vu par ses amis comme un mouton noir. Parce que d’ordinaire, pendant que certains traversent la ville à l’heure de pointe, lui en profite pour faire sa course à pied. « Le temps, c’est bien la seule chose qui ne s’achète pas et qu’on ne peut pas rattraper », dit-il, satisfait d’avoir choisi la proximité.
Celle-ci est si importante pour lui qu’il a demandé à être réaffecté quand son ancien employeur a déménagé dans un quartier excentré : « C’était hors de question de faire de longs allers-retours matin et soir. »
Jonathan n’a pas de voiture. Aimerait-il en posséder une ? Oui et non. Ça lui permettrait d’être plus spontané dans ses déplacements, c’est vrai. Mais il y a tellement d’autres choses en jeu que la spontanéité, explique-t-il, ne serait-ce qu’en raison des coûts associés et de l’entretien.
« J’aime habiter et vivre dans un quartier central, j’aime pouvoir faire tout à pied et avoir tout à proximité : les restos, les cafés, y compris mes amis qui habitent, en grande majorité, proche de moi. » Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Jonathan prend plaisir à parler d’Amsterdam, une ville qu’il adore. Il aimerait qu’à l’image de ce qui se fait là-bas, davantage de place soit consacrée aux piétons et aux cyclistes dans son quartier. Le silence qui s’est installé durant les mois de confinement du printemps 2020 et la façon dont les gens de son quartier se sont réappropriés les rues en l’absence des automobiles l’ont amené à rêver d’une ville un peu moins motorisée, un peu plus humaine.
Julienne

Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Du plus loin qu’elle se souvienne, Julienne a toujours adoré vivre au cœur de l’action.
Pour cette native de Saint-Adrien-de-Ham en Estrie, découvrir la ville de Sherbrooke lors de ses études en enseignement a été comme une révélation. Ainsi, quand ses trois filles lui ont proposé en 2011 de monter un projet intergénérationnel en plein cœur de Québec, ça ne lui a pas pris beaucoup de courage pour faire le saut.
Les quatre femmes ont acheté ensemble un immeuble quasi centenaire dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, à Québec, et ont mandaté une firme d’architecture pour y ajouter un étage et, dans un même temps, un quatrième foyer.
Le projet s’est vu décerner le prix de mérite architectural. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en VilleJulienne a maintenant l'occasion de se rapprocher de ses filles et de ses petits-enfants. Ils se croisent à l’improviste dans la cour et se retrouvent au BBQ durant les belles journées d’été. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Julienne a fait le choix de devenir locataire – « C’était trop stressant d’être propriétaire » – et s’est installée au rez-de-chaussée. Malgré la proximité de l’effervescente rue Saint-Jean, elle bénéficie d’une belle tranquillité, même en logeant au niveau de la rue. Aussi, la grande fenestration fait que son appartement orienté franc ouest déborde de lumière. Quand on demande à Julienne ce qu’elle aime le plus dans son quartier d’adoption, elle répond, l’émotion dans la voix : « De voir le soleil se coucher le soir. »
Les trottoirs escarpés et le dénivelé du quartier lui donnent parfois du fil à retordre : « Ça tient en forme. Je monte la côte et je redescends », explique-t-elle en éclatant de rire, bien qu’elle aimerait que l’entretien des trottoirs soit un peu plus assidu.
Julienne s’est ainsi départie de sa voiture – « Moi, je marche, je marche » – et a fait ses adieux, en même temps, à son club de scrabble, qui était rendu trop loin par rapport à son nouveau chez-soi. Cela a néanmoins été l’occasion de développer une amitié avec une autre joueuse voisine. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Julienne habite à quelques pas de l’avenue Cartier : « Comme c’est beau! On est prêt de tout. J’ai deux épiceries, je peux aller à l’une ou à l’autre, je peux aller au Grand Théâtre, ou à l’autre théâtre en basse-ville. C'est très facile de voyager là où je suis. C’est une place de rêve. »
Regrette-t-elle parfois son déménagement? La réponse est simple : non. Elle se voit vieillir ici. Aujourd’hui, elle a hâte de retourner au théâtre et d’assister de nouveau à des concerts. « Moi, j’aime la ville, je vis en ville, je suis bien contente. »
Marie

Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
« Nous avions une grande maison familiale dans le Vieux-Lévis », se souvient Marie. Pour celle qui a vécu jusqu’en 2003 dans le « berceau de la coopération », la migration pour son travail, d’abord vers Paris, puis vers Montréal en 2007, a été synonyme de désencombrement. Au fil des ans, elle a appris à se délester et vit maintenant dans un 3 ½. « C’est plus simple. Je n’ai pas besoin de plus que ça. »
Depuis le début de 2019, elle vit seule dans une coopérative de 92 logements tout récemment construite, située dans le quartier Mile-End, à Montréal : « C’est un quartier hyper recherché, près du métro, de tous les services, et surtout de mes trois fils. »
Marie a fait savoir son intérêt pour habiter la future coopérative dans les débuts du projet; elle a fait partie des premiers résidents à y emménager. Elle a ainsi eu l’occasion de rencontrer ses voisins au fur et à mesure de leur arrivée. Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
C’est la première fois que Marie vit dans un immeuble d’appartements et dans une coopérative. Un changement radical qu’elle apprécie. « Ici, nous profitons d’un milieu humain riche, multiâges, familial et multiethnique. Il y a beaucoup d’entraide. » Mais ce n’est pas fait pour tout le monde, la vie dans une coop d’habitation : « On doit effectuer plusieurs tâches communes pour garder notre coopérative en santé. » Dans son cas, elle ne compte pas ses heures et contribue activement à l’aménagement et à l’entretien du terrain de la coop, ce qu’elle adore.
Marie n’a pas à craindre de ne plus être capable de conduire sa voiture, puisque tous les services se trouvent à proximité. « C’est le bonheur total ici. Je suis proche de trois beaux parcs, trois cinémas, trois théâtres, trois bibliothèques. Trois bibliothèques! Je n’arrive pas à le croire! » La densité, c’est donc d’abord l’accessibilité et l’abondance de l’offre socioculturelle pour Marie. Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
À son arrivée à Montréal, Marie ne connaissait pas bien le marché du logement. « Les prix étaient exorbitants. Je me suis donc tournée vers la location, pour être plus libre : quand il y a un problème, c’est toujours possible de s’en aller. Le malheur, par contre, c’est que les propriétaires peuvent t’évincer de ton logement pour se l’approprier. » Comme de fait, Marie s’est fait évincer deux fois plutôt qu’une depuis son arrivée dans la métropole.
« À Montréal, faut avoir un bon réseau, être débrouillard et chanceux pour trouver un appartement à prix abordable, en bonne condition et sécuritaire. Ils sont rares et chers. Pas facile en plus d’être une femme, seule et vieillissante. Mais ce n’est pas plus aisé pour les jeunes familles, qui doivent multiplier les efforts pour trouver un logis qui leur convient. »
La coop a été un coup de chance pour elle. Son appartement neuf et insonorisé, qui donne sur un parc, elle l’apprécie chaque jour.
Elle reste malgré tout ouverte au changement, si ses besoins devaient évoluer. Il le faut, comme elle dit : « En ce moment je suis très bien, mais parfois, ça ne prend pas grand-chose pour déséquilibrer une vie. » À ce stade de la sienne, Marie est reconnaissante d’avoir trouvé un logement où elle se sent en sécurité, au calme, et où son intimité est respectée.
Marion

Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Après une dizaine d’années de vie à Montréal, Marion et son conjoint sentaient le besoin de s’enraciner davantage : « J’avais du mal à me projeter à long terme et à m’approprier le dernier appartement où j’ai habité plus de six ans. » Pour cela, le couple d’origine française est devenu propriétaire d’un logement sur deux étages dans un nouveau bâtiment, il y a un an.
« Après avoir fait la visite virtuelle de plusieurs propriétés, j'ai vu la publicité pour la construction du bâtiment où on vit maintenant. J’ai tout de suite été emballée. » Ce triplex de cinq étages a pris forme sur un terrain anciennement occupé par un stationnement. Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Travaillant dans le domaine de l’aménagement, Marion avait des critères bien spécifiques. La localisation était le premier qui a guidé le choix du couple. Et ils sont bien servis en la matière. Leur nouveau chez-soi se situe juste devant la station de métro Beaubien, qui permet à Marion de se rendre au travail rapidement, à quelques pas de la Plaza Saint-Hubert et au cœur d’un quartier en effervescence.
« On a accès, en moins de cinq minutes de marche, à un épicier, à une pharmacie, à un gym, à des restaurants, à des friperies... Le marché Jean-Talon est un peu plus loin, mais, bref, tout est accessible à pied. »
Marion jardine sur son toit et plante des fleurs devant ses fenêtres. Elle caresse le projet de se doter d’un petit espace à même sa terrasse pour ranger ses outils. Peut-être s’en fabriquer un? Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en VilleLe fait que l’administration municipale rende la vie de plus en plus facile aux cyclistes et aux piétons est une autre des raisons qui a poussé le couple à choisir le quartier. Marion et son conjoint n’ont pas l’intention d’acquérir une voiture, même si le logement qu'ils ont acheté venait avec une case de stationnement. Ils préfèrent marcher, pédaler et utiliser le transport en commun. Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Plus jeune, Marion a habité pendant 15 ans dans une petite localité. Elle allait avec sa mère à la boulangerie et à la boucherie. Ainsi, elle est habituée à entretenir un lien de proximité avec un commerçant. Marion est donc très heureuse de retrouver dans son quartier cette même relation chez l’épicier, le boulanger ou le brasseur de la Plaza Saint-Hubert. « Personnellement, ça m’interpelle et ça me donne encore plus envie de les soutenir dans cette période difficile. »
Marion est consciente qu’elle est privilégiée de vivre si près du métro, dans un quartier aussi vivant et dans un immeuble neuf. Elle se sent d'autant plus choyée que la logistique de son quotidien est simple : des temps de transport très courts et efficaces, des visites fréquentes chez ses commerçants préférés s'il manque quelque chose pour le souper, la facilité et le confort de tout faire à pied ou à vélo, sans avoir à chercher du stationnement.
Mais elle se désole aussi que ce mode de vie soit justement un privilège. Elle espère alors que de plus en plus de personnes seront convaincues de la pertinence d’accueillir de nouveaux voisins dans les quartiers qui offrent une telle qualité de vie, pour qu’un plus grand nombre de personnes y aient accès.
Pascale

Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Pascale et son conjoint ont choisi de s’installer dans un ancien secteur industriel en pleine transformation. Il y a encore de nombreux terrains vagues et peu de commerces. Ils sont toutefois visionnaires : « Le quartier idéal, c’est ici, mais dans dix ans. »
Il y a bientôt deux ans, la petite famille de Pascale, qui a passé d’un à deux enfants, a élu domicile dans les Écopropriétés Habitus de l’écoquartier de la Pointe-aux-Lièvres, à Québec. Par minimalisme, ils ont préféré une maison de ville, bien localisée, à une plus grande maison isolée, dans un quartier éloigné de leurs emplois, des commerces et des grands parcs de Québec. Pour Pascale, c’était quelque chose de logique. « Tu chauffes moins dehors, tout est plus rapproché, plus efficace », souligne-t-elle.
Avant cela, le couple a tenté de revenir vers son coin d’origine, dans un quartier résidentiel de l’arrondissement Les Rivières de Québec. Les trajets de 45 minutes en vélo pour se rendre au travail, dans le centre de la ville, ont toutefois semblé plus longs quand la famille s’est agrandie. « Les critères avant et après la famille changent », précise Pascale.
Le couple a cherché un endroit plus proche de leurs emplois, tout en étant familial et écologique, et qui leur permette d’aller au parc à pied avec les enfants avant le souper. C’est comme ça qu’ils ont arrêté leur choix sur cette maison de deux étages ayant un accès qui donne directement sur le trottoir. Ils sont maintenant voisins du parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles et près des quartiers dynamiques de Saint-Roch et de Limoilou. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Si la famille connaissait une insécurité financière, ce serait assurément à l'automobile qu'elle renoncerait, l’utilisant déjà si peu. Et quand les enfants seront en âge d’aller à l’école? « On va s’arranger pour aller les porter à pied ou en vélo. S’il faut acheter une girafe ou une remorque de vélo pour les amener, on le fera. » Les parents sont heureux, car une piste cyclable longe la rivière Saint-Charles et se rend jusqu’à l’école du quartier.
Bien que l’absence de commerces accessibles à pied pose parfois problème – « C’est un projet d’aller à la boulangerie » –, la construction en cours d’une autre passerelle pour rejoindre le quartier de Limoilou et les commerces de la 3e Avenue devrait faciliter les courses pour la famille. « Il y a tout ce dont tu as besoin sur la 3e Avenue. »
Les 52 logements des Écopropriétés Habitus sont répartis dans quatre bâtiments disposés de façon à créer une grande cour partagée centrale où les enfants peuvent se retrouver spontanément, sans avoir à traverser de rue. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
« L’esprit de petite communauté, ça vaut très cher pour moi. Ça fait toute la magie ici. On se parle, on s’entraide, on se connaît. » C’est ce que Pascale appelle l’échelle humaine. Cette communauté d’entraide, ils ne la cherchaient pas, mais c’est ce qu’ils ont trouvé et qui les retient maintenant.
Les coursives, ces corridors extérieurs, sont un beau terrain de jeu pour les enfants qui s’y élancent sur vélo et trottinette. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Quand un problème se pointe, la petite communauté se serre les coudes et s’active à trouver des solutions, comme lorsqu’ils se sont regroupés pour qu’un laitier passe chaque semaine. Ce sera peut-être même le tour d’une boulangerie ou d’une ferme maraîchère bientôt.
« J’aime l’idée d’unir nos forces. On peut se rendre des services mutuellement. Je me vois bien passer toute ma vie ici », confie Pascale.
Raphaël

Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
En quatre ans, Raphaël a vécu dans cinq lieux différents. Le dernier était presque à tous égards parfait : une localisation à quelques pas d’un parc, de son travail et d’une station de métro, un quartier agréable. Cependant, le loft, sans pièce fermée, s’est avéré problématique avec l’arrivée d’un enfant : « C’est difficile de laisser notre fils vivre sa vie de bébé et de, nous, vivre notre vie sans avoir à chuchoter après 19 h. D’avoir des chambres fermées, c’est le jour et la nuit. »
C’est ainsi que le couple est devenu copropriétaire d’une nouvelle demeure : une maison en rangée de trois étages, qui fait partie d’un projet de 50 logements construit en 2016 dans le quartier Rosemont, à Montréal, sur les terrains des anciennes usines Angus.
« Micro-micro-quartier », c’est l’expression qu’utilise Raphaël lorsqu’il parle de son coin. Au centre d’immeubles à logements et de maisons de ville qui se font face, des allées piétonnes accordent un peu de tranquillité aux habitants et leur offrent un lieu de rencontre au quotidien : « Ça permet de laisser les enfants jouer dehors, sans crainte. On finit par connaître les gens. Les contacts se font naturellement et systématiquement entre les enfants et entre les parents. » Ce n'est donc pas un hasard si un couple d'amis vit à deux portes de la leur : ils les ont facilement convaincus d'emménager dans le quartier.
« Tu vois que ton voisin est aux jeux d’eau, alors tu vas le rejoindre pour jaser pendant que ton enfant joue avec le sien. C’est quelque chose qu’on n’avait jamais vécu et qui est très l’fun. » Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
Raphaël aimerait voir un peu de diversité s’installer dans son quartier familial, car il est convaincu que celle-ci contribue à la vitalité de son milieu de vie. Il se réjouit donc de l'annonce récente concernant la construction à proximité d’unités locatives, qui favoriseront, selon lui, cette diversité sociale.
Raphaël raconte qu’il traverse souvent la rue pieds nus pour aller au parc avec son fils : « Tu marches sur ta terrasse, sur la petite allée, et, tu ne t’en rends pas compte, tu traverses Mont-Royal et tu es déjà rendu dans le parc. » Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville
La Promenade Masson et tous ses commerces ne sont pas très loin de la nouvelle demeure familiale. La station de métro n’est plus aussi proche, mais l’épicerie est maintenant juste à côté. « Là, la voiture a probablement la batterie à terre dans le garage parce que ça fait tellement longtemps qu’on ne l’a pas utilisée! »
Le quartier change très rapidement. L’immense terrain a été presque entièrement requalifié, alors qu’il avait été laissé contaminé lors de la fermeture définitive des ateliers de locomotives qui ont occupé ce lieu entre 1902 et 1992. Les chantiers laissent progressivement place à un quartier de plus en plus vert, vivant et connecté : « Il faut se dire qu’on vit dans quelque chose qui est amené à s’améliorer et à devenir encore plus connecté. La page est blanche. Tout ça est possible et c’est excitant! »
La construction de l’écoquartier du Technopôle Angus permettra d’accueillir bientôt plus de services, de commerces et d’emplois et, qui sait, peut-être une école primaire, espère Raphaël.
« Faut voir ce que ça aura l’air dans dix ans, mais on espère rester ici pour un bon bout. »
Valérie

Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Valérie a fait le choix de s’installer dans le quartier Limoilou, à Québec : « J’ai vraiment l’impression que je vis dans mon milieu de vie idéal. Je suis en amour avec mon unité de condo et je suis en amour avec le quartier! »
Il y a beaucoup de choses qu’elle aime dans son nouveau chez soi : la signature architecturale de sa maison, qui allie modernité et intégration, le calme qu'elle y trouve, la sécurité du quartier, le grand parc aux arbres matures, qui est son voisin, le jardin communautaire derrière chez elle, qui lui rappelle la campagne de sa jeunesse, la diversité des commerces, la proximité du parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles où elle va souvent courir.
« J’ai grandi en campagne, mais je trouve en ville tout ce que j’ai eu en grandissant, et je dirais même que c’est en mieux! », lance Valérie.
Avant de devenir propriétaire, Valérie a été locataire pendant plusieurs années. Des appartements, elle en a vus de toutes sortes. Ce parcours résidentiel lui a permis de découvrir ce qu’elle aimait et ce qu’elle aimait moins, pour acheter une maison qui lui correspond et enfin se sentir chez elle. « J’utilise le mot maison, car pour moi, ça ne prend pas une cour et quatre murs isolés pour en faire mon vrai chez-moi. » Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Dernièrement, Valérie a commencé à travailler de chez elle à l’occasion et à y recevoir ses clients. Elle aimerait bénéficier d’un lieu séparé de son espace de vie pour travailler, ce que ne lui permet pas son logement actuel. Pourtant, elle aurait beaucoup de mal à se départir de sa maison et à quitter son quartier.
Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Que ferait-elle si son lieu de travail se déplaçait hors du centre-ville? Ça ne lui fait pas froid dans le dos : elle serait à l’envers du trafic, ce qui est bien moins long que d’habiter en périphérie et de travailler en ville, analyse-t-elle. Elle constate également que les emplois qui l’intéressent sont plus nombreux au centre-ville.
« De chez moi, je peux tout faire à pied ou à vélo : me rendre au travail, faire mes courses, faire du sport. Je n’utilise ma voiture qu’une à deux fois par semaine. » Valérie garde sa voiture pour visiter sa famille, qui est à l’extérieur de la ville. Le temps qu’elle gagne à éviter les bouchons de circulation ou à entretenir un terrain, elle le récupère pour s'entraîner et prendre soin d’elle. Source : Francis Fontaine Photographe - Vivre en Ville
Valérie est fière de son mode de vie, du réseau social qu’elle peut mieux entretenir avec le temps qu’elle gagne et surtout de la communauté qu’elle découvre un peu plus chaque jour.
Initiative «Oui dans ma cour!»
Oui dans ma cour! est une initiative de Vivre en Ville qui soutient les citoyens, les promoteurs et les municipalités pour stimuler la collaboration et améliorer la qualité des projets de transformations urbaines prenant place dans des milieux de vie établis.
Il y a un projet immobilier dans votre quartier? Un projet de transport en commun ou de piste cyclable? Un réaménagement de rues ou d’autres espaces publics? Oui dans ma cour! se veut une occasion de transformer le débat public sur ces questions en un dialogue constructif.
Découvrez les outils et contenus développés autour de ces thématiques dans le dossier «Dialoguer pour des transformations urbaines réussies».
Cette initiative bénéficie d’une aide financière du gouvernement du Québec tirée du programme Action-Climat Québec et rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.
VIVRE EN VILLE (2021). Portraits de la densification : les nouveaux voisins. Vivreenville.org.
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Date de publication 14 janvier 2021Date de mise à jour 9 mai 2023
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