Habitations Sainte-Germaine-Cousin
Logements pour personnes ainéesInformations générales
Situé sur le site de l’église Sainte-Germaine-Cousin, ce projet a permis la construction d’un immeuble de 174 chambres et logements pour personnes âgées, tout en conservant et restaurant l’église qui accueille aujourd’hui un CPE de 60 places et une salle polyvalente.
Source : Rayside Labossière
Le projet s’inscrit dans la continuité de l’action communautaire de la Corporation Mainbourg à Pointe-aux-Trembles en offrant des logements décents à la population âgée et peu fortunée de l’arrondissement.
Source : Rayside Labossière
L’édifice de logements en forme de « S » intègre plusieurs mesures de lutte et d’adaptation aux changements climatiques, dont un système de géothermie et un toit vert.
Le volet social très développé du projet s’inclut lui aussi dans ces mesures puisqu’il participe à diminuer la vulnérabilité des résidents en leur proposant un milieu de vie complet qui incite à la mixité et aux échanges multigénérationnels.
Localisation : 553, 53e avenue, Pointe-aux-Trembles, Montréal Promoteur : Corporation Mainbourg, entreprise d’économie sociale propriétaire et gestionnaire d’immeubles à vocation communautaire Gestionnaire : Corporation Mainbourg |
Architecte :Rayside Labossière
Logements : 48 chambres au rez-de-chaussée et 126 logements (3 et 4 ½) aux étages supérieurs Ménages cibles : Aînés en légère perte d’autonomie (autonome ou semi-autonome) |
Localisation et mobilité
L’ensemble des projets de la Corporation Mainbourg se situe au sein du quartier de Pointe-aux-Trembles. La Corporation est fortement investie dans la communauté et souhaite participer à la création de milieux de vie de qualité.
La localisation du projet permet à ses occupants d’accéder à un grand nombre de services à pied, comme le CLSC, la bibliothèque ou encore la maison de la culture. Le site est desservi par deux circuits d’autobus et une navette gratuite permet aux occupants de se rendre à l’épicerie une fois par semaine et au centre commercial une fois par mois. Des stationnements pour vélos sont installés à l’entrée du site.
Une borne électrique a été installée sur le stationnement à l’initiative de l’architecte. Elle n’est à ce jour pas encore utilisée, mais l’investissement étant minime, le gestionnaire a choisi de la conserver encore. Un projet d’autopartage pour les occupants, mais aussi les habitants du quartier, est en cours de réflexion.
Le confort estival des habitants
Un toit vert extensif et en partie accessible est installé sur environ un tiers de la toiture du bâtiment communautaire. Une peinture claire à fort indice de réflectance solaire a été choisie pour le reste de la toiture. Des îlots végétalisés ont par ailleurs été installés sur le stationnement pour limiter le phénomène d’îlot de chaleur urbain.
La climatisation a constitué un réel enjeu pour le projet. Si elle s’avère nécessaire pour assurer la santé et le confort de ses occupants vulnérables, elle participe à augmenter le bilan carbone du projet et constitue un poids financier non négligeable tant au niveau de la construction que de la gestion. Il a ainsi été choisi de ne climatiser que les parties communes de ce projet.
L’alimentation du système de climatisation par la géothermie permet par ailleurs de diminuer l’effet d’ICU souvent accéléré par des systèmes de climatisation plus standard.
Une gestion des eaux de surface optimisée
Deux bassins de rétention sont aménagés sur le site. Le stationnement a également été conçu pour retenir lui-aussi une partie des eaux pluviales. Ces mesures simples, jouant notamment sur le dénivelé du terrain, permettent de diminuer les volumes dirigés vers les réseaux d’égouts de la Ville. La réutilisation de l’eau, pour l’arrosage des plantes par exemple, n’a pas été envisagée sur le projet.
Il a par ailleurs été choisi de ne pas recueillir les eaux pluviales provenant de la toiture verte dans les bassins de rétention, en raison de leur proximité avec l’entrée principale du bâtiment. Ces eaux pouvant apparaître « sales » de par leur couleur ou leur odeur, il ne semblait pas intéressant de les rendre visibles à proximité des lieux de passage des occupants.
La mise en place d’un réservoir de récupération et de traitement des eaux grises s’est avérée trop coûteuse et n’a pas été retenue dans le projet.
Vie du bâtiment et de ses occupants
La climatisation a été un vrai enjeu pour ce projet puisqu’elle s’avérait nécessaire pour assurer la santé et le confort de ses occupants vulnérables, tout en participant à augmenter le bilan carbone du projet.
Le choix de la géothermie permet de diminuer l’effet d’ICU souvent accélérée par des systèmes de climatisation plus standard qui rejettent de la chaleur directement à l’extérieur du bâtiment.
Par ailleurs, seules les parties communes sont climatisées. Le promoteur immobilier étant également le gestionnaire, aucune perte d’information ou de connaissance sur le fonctionnement du bâtiment n’a eu lieu.
La Corporation Mainbourg fait le lien avec les différents locataires qui n’ont pas à se préoccuper du fonctionnement du bâtiment.
Efficacité énergétique
Le projet Sainte-Germaine-Cousin utilise la géothermie pour alimenter environ 30 000 pi² de son bâtiment principal (70 tonnes d’énergie). 28 puits de 430 pieds (environ 131 mètres) alimentent un système de chauffage et climatisation à air pulsé. Malgré un investissement coûteux, ce système permet en général de réduire de 50 à 65 % la facture de chauffage et de climatisation, ce qui assure un retour sur investissement rapide.
Concernant l’efficacité énergétique, les mesures prises sur le bâtiment correspondent à la norme Novoclimat obligatoire dans le cadre du programme Accès Logis. L’aménagement des espaces intérieurs a également été pensé pour maximiser l’utilisation de la lumière naturelle afin de réduire la consommation d’électricité quotidienne.
Financement des mesures de lutte et d’adaptation aux changements climatiques
Les mesures de lutte et d’adaptation ont été financées dans le cadre des subventions additionnelles pour les projets novateurs du programme Accès Logis. Ces dernières s’élevaient à 1 million $, soit 5 % du coût total du projet. L’enveloppe budgétaire étant fixée, il a été facile de planifier et de contrôler les coûts associés. L’équipe de concepteur s’est appuyée sur la certification LEED pour définir une liste de mesures à développer au sein du projet en respectant le budget alloué.
Il n’a toutefois pas été choisi de viser la certification en raison des honoraires élevés peu compatibles avec le budget du projet. L’ambiance de confiance dans le projet a été facilitée par la fine connaissance du concepteur des différentes mesures et des coûts associés.
Les deux mesures les plus coûteuses ont été le système de géothermie (environ 50% du budget) et les toits verts (environ 25% du budget). Les mesures liées à la gestion des eaux pluviales se sont avérées les moins coûteuses et les plus simples à mettre en œuvre. Certaines mesures n’ont pas apporté de différence de coût notable au projet, notamment le choix d’un béton à base de ciment Contempra.
À un coût équivalent et doté des mêmes qualités, notamment au niveau de la résistance et de la durabilité, la fabrication de ce ciment est moins énergivore et permet de réduire d’au moins 10 % les émissions de CO2 par rapport à un ciment portland régulier. Pour réduire l’empreinte écologique du projet, les matériaux de provenance locale et les plus naturels possibles (lin, jute, etc.) ont été privilégiés.
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Date de publication 26 mai 2021Date de mise à jour 26 mai 2023
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