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Reprendre l’initiative, retrouver la raison, maintenir l’ambition

Nous avons complètement perdu notre boussole dans le dossier du transport en commun dans l’Est de Montréal. Il faut sortir de cette confusion qui nuit autant à la métropole qu’au transport en commun en général, pour reprendre l’initiative et maintenir l’ambition. 

Avant toute chose, un leadership politique est nécessaire. Aussi bien la mairesse de Montréal, avec la ligne Rose, que le premier ministre du Québec, avec le REM, ont déjà porté des propositions ambitieuses pour l’Est de Montréal. Pourtant, autant la Ville que le gouvernement adoptent maintenant une position d’attente plutôt que de leadership. Ce n’est pas ainsi qu’on parviendra à faire bouger les choses. 

Bien desservir l’Est de Montréal en transport en commun passe par un plan d’action en trois points principaux. 

Premièrement, il faut maintenir un niveau d’ambition au moins égal à celui du REM de l’Ouest. Tout projet d’une moins grande portée aurait pour conséquence d’accentuer le désavantage socio-économique de l’Est, qui s’est pourtant bien fait promettre que son tour viendrait. Une métropole comme Montréal a besoin d’un réseau en voie dédiée à portée régionale: c’est tout simplement à cela que ressemble un réseau normal. Ne laissons pas tomber l’Est

Deuxièmement, il faut commencer par l’axe qui fait consensus: le lien entre le centre-ville et le Nord-Est. Le point commun entre la ligne Rose et le projet de REM de l’Est, c’est la desserte du Nord-Est avec un parcours en site propre intégral. C’est ce « REM rose » dont l’achalandage anticipé justifie des investissements importants. Il est d’ailleurs incroyable que ce parcours n’ait pas été étudié par l’ARTM. Avançons tout de suite sur ce qui est incontournable. 

Troisièmement, il faut planifier pour l’Est un plan de transport intégré, qui desserve efficacement tout le secteur. Plusieurs modes pourraient venir se connecter au « REM rose » et au métro actuel. Il faut aussi se donner une feuille de route précise du développement de l’Est, qui soutiendra une planification intégrée de l’aménagement et des transports. 

Au-delà de l’Est de Montréal, il est urgent de construire les réseaux de transport en commun dont nous aurons besoin, dans un futur proche, pour réussir les transitions nécessaires. Or, la situation actuelle, brouillonne et sans boussole, est en train de miner le développement du transport en commun. 

Trois conditions s’imposent pour éclaircir l’avenir du transport en commun. 

Premièrement, nous avons besoin d’un chantier sur les coûts des projets et leurs méthodes d’évaluation. Il faut comprendre, une fois pour toutes, pourquoi développer le transport en commun semble coûter deux fois plus cher ici que, par exemple, à Vancouver ou à Toulouse. 

Deuxièmement, nous avons besoin d’une conversation apaisée sur l’insertion de métros légers autrement qu’en souterrain. Il n’y a pas de raison que le Québec soit le seul endroit au monde où on ne peut pas faire du transport en commun performant à un coût acceptable. 

Troisièmement, nous devons sortir du piège mortel des rivalités entre les acteurs, autant pour le projet de l’Est que pour l’avenir du transport en commun au Québec. Rappelons que les projets autoroutiers, de leur côté, sont sous la compétence exclusive du ministère des Transports, ce qui facilite grandement la prise de décisions les concernant. 

Enfin, il est urgent de se donner les moyens financiers de nos ambitions en transport en commun. 

Combler le déficit d’investissement accumulé depuis des décennies exigera des dizaines de milliards de dollars, mais combien précisément? À titre de comparaison, l’Ontario prévoit d’allouer 70 milliards en 10 ans au développement du transport collectif, soit les deux tiers de ses investissements en transport. Au Québec, on observe le ratio inverse, puisque les deux tiers des immobilisations en transport vont encore au réseau routier. 

Nous venons de perdre un an dans la planification du transport en commun à Montréal. Il est temps de retrouver la raison et de reprendre l’initiative, pour maintenir l’ambition d’un réseau digne de notre métropole.

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