Louis-Philippe Myre : un entrepreneur social et visionnaire

Depuis 2019, Interloge est accompagné par Vivre en Ville dans le cadre de l’initiative Construire avec le climat pour réduire l’impact carbone et plus largement l’empreinte environnementale liée à la construction et à l’exploitation des bâtiments, tout en les adaptant aux réalités climatiques et sociales.

Louis-Philippe Myre, directeur général d’Interloge depuis avril 2021, se démarque par sa vision 360 degrés et son expérience dans le développement et l’exploitation d’ensembles immobiliers collectifs. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec lui et espérons que ses idées sauront vous inspirer.

Remplir une mission sociale tout en répondant aux enjeux environnementaux

« Si on veut faire des changements durables, il faut que la gouvernance de nos organisations tende vers l’atteinte de ces objectifs. » – Louis-Philippe Myre

En général, la plupart des organismes du secteur s’attaquent aux enjeux sociaux avant ceux environnementaux. Mais chez Interloge, les uns ne vont pas sans les autres. C’est pourquoi les préoccupations environnementales ont été formellement intégrées dans sa stratégie de développement en 2019.

Pour parvenir à ses fins, Interloge s’est dotée d’orientations stratégiques précises. En voici quelques-unes : densifier les zones déjà urbanisées autour des anciennes gares, prioriser le développement dans les zones TOD (Transit-Oriented Development), concevoir ou rénover des bâtiments à très faible consommation d’énergie et haute performance environnementale, réduire le ratio du nombre de places de stationnement en promouvant des alternatives de mobilité durable, verdir tout en créant des milieux de vie durables et résilients.

La viabilité d’un projet : une clé incontournable du passage à l’action

Louis-Philippe Myre sait que la viabilité des projets est indispensable pour permettre l’intégration de pratiques durables et écoresponsables dans la profession. L’un de ses principaux défis est de trouver l’équilibre entre la rentabilité d’une opération immobilière et son abordabilité pour la clientèle visée, et ce dans un contexte d’adaptation et de résilience climatique à long terme.

Afin d’affronter ce défi, il remet en question des éléments fondamentaux du développement immobilier, par exemple la case de stationnement, qui peut représenter le quart du coût total d’un logement en développement. En planifiant en amont l’offre de mobilité alternative, actuelle ou à venir, les coûts liés au stationnement peuvent être réduits.

Affirmer son ambition climatique!

Pour Louis-Philippe Myre, « Un changement culturel est nécessaire pour adapter nos modes de vie aux limites de notre planète et les possibilités sont infinies. »

Depuis la fin des années 1970, Interloge s’est positionné dans l’écosystème montréalais et a gagné la reconnaissance de ses pairs. Ses collaborations avec les acteurs du privé lui ouvrent de nouvelles perspectives de développement et sa bonne santé financière lui permet d’envisager l’avenir sereinement, malgré le contexte socio-économique et les réalités du défi climatique.

Louis-Philippe Myre souligne que « l’initiative Construire avec le climat apporte une vision plus élargie au processus de conception intégrée : analyse du cycle de vie, construction modulaire, passive et bas carbone, adaptée aux aléas climatiques, etc. ». Cependant, pour transformer la norme, il nous rappelle l’importance primordiale d’adapter nos politiques publiques qui « ont une carte à jouer pour favoriser l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques dans les bâtiments. »

À propos d’Interloge

Dès sa création en 1978, Interloge s’est donné pour mission d’améliorer les conditions de vie des personnes et des familles en situation de précarité, en leur offrant de l’habitation sociale et abordable de qualité. D’abord implantée dans le quartier Centre-Sud de Montréal, l’organisme s’est consacré à modifier la dynamique immobilière tant sur le plan social qu’environnemental.

La démarche d’Interloge a été innovante dès ses tous débuts : l’organisme a su mobiliser les communautés religieuses pour acheter des immeubles, les rénover, puis les revendre à des coopératives d’habitation. Au tournant des années 2000, Interloge s’est investi dans la construction de logements sociaux et abordables dans des secteurs urbains en redéveloppement, notamment de Montréal à Sainte-Adèle, sans oublier de grands projets de logements sociaux en partenariat avec des développeurs immobiliers privés dans le Centre-Sud où l’organisme est né.

Son bilan est impressionnant : 276 unités sociales ont été cédées à des coopératives ou à des organismes à but non lucratif et 3 000 logements abordables ont été réalisés, dont 730 logements qui sont la propriété d’Interloge. Avec 1 400 logements en développement, Interloge vise à faire une différence structurante dans l’offre de logements abordables!