Maaspark Ooijen-Wanssum, Blitterswijck
Réaménagement d’une région rurale pour faire de l’espace aux crues tout en renforçant son dynamisme socioéconomique
Espace commun résilient Création ou remise à ciel ouvert dʼun cours dʼeau Aménagement de berges Inondation en eau libre
Pour réduire le niveau d’eau de la Meuse (Maas) en période de crue et protéger durablement les villages, les paysages et les activités économiques, une combinaison de mesures a été déployée incluant la réouverture d’un cours d’eau, l’élargissement et l’abaissement de plaines inondables et la construction de digues multifonctionnelles.
Détails sur le projet
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Statut
Complété en 2021 -
Porteur du projet
Province de Limbourg -
Type d’espace commun résilient
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Type d’aménagement de berges
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Type de projet de création ou de remise à ciel ouvert d’un cours d’eau
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Milieu d’intervention
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Contexte lié aux inondations
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Description du projet
Des objectifs multiples
Dans le but d’apporter une solution durable à ces problèmes, le projet régional visait cinq objectifs :
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La protection contre les inondations associées à des crues de récurrence 250 ans;
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Une baisse du niveau d’eau de 35 centimètres lors des crues;
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La renaturalisation et la bonification des paysages;
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L’amélioration de la qualité de vie dans la région;
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Davantage d’espace pour le développement économique.
Cinq organisations, un seul plan
Le redéveloppement du secteur a été planifié par un seul bureau de projet rassemblant les gouvernements des Pays-Bas et de la province de Limbourg, l’autorité de l’eau et les deux municipalités, et gérant un seul budget. Même si la province agissait comme leader, elle devait se soumettre aux orientations d’un conseil composé des cinq organisations.
Une hiérarchie de priorités a été établie pour guider la prise de décisions :
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La réduction des niveaux d’eau
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La qualité paysagère (incluant l’accès public)
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Le développement économique
Des mesures complémentaires
Plusieurs interventions ont été mises en œuvre sur un territoire de 2600 hectares où vivent plus de 5000 personnes :
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la restauration écologique de l’ancien bras de la Meuse (Oude Maasarm) pour permettre à l’eau d’y pénétrer en cas de crue. Pour ce faire, les digues construites après l’inondation de 1995 ont été retirées, des terres agricoles ont été renaturalisées et le lit de l’ancien bras de la Meuse a été élargi en abaissant la plaine inondable pour réduire les niveaux d’eau. Depuis 2021, le secteur accueille le Maaspark Ooijen-Wanssum, une réserve naturelle d’environ 500 hectares accessible au public. Le parc devrait être inondé environ une fois tous les dix ans. De nouveaux ponts ont été construits pour traverser l’ancien bras de la Meuse;
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l’aménagement de deux plaines inondables comprenant des canaux de crues (hoogwatergeul). Plusieurs millions de mètres cubes de sol ont été excavés pour créer des canaux favorisant le drainage de l’eau lors des fortes crues, permettant d’abaisser les niveaux d’eau dans le lit principal de la Meuse. Des sentiers, pistes cyclables et tours d’observation y ont été construits;
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la construction de plus de 20 kilomètres de digues «innovantes» pour lesquelles une attention particulière a été portée à leur intégration dans le paysage, construites à partir de la terre excavée dans les plaines inondables;
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Les steilranddijk sont composées d’une pente abrupte au sommet de laquelle une zone tampon permet l’érosion naturelle. Une piste cyclable peut être aménagée sur leur sommet. Derrière, elles sont construites en pentes douces pour favoriser leur intégration dans le paysage agricole vallonné.
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Les hogegronddijk sont de très larges buttes à pente douce qui se fondent dans le paysage. Elles ne nécessitent pas d’entretien et peuvent être utilisées à des fins agricoles ou pour du reboisement.
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le réaménagement du cœur de village de Wanssum pour redonner plus d’espace au bras de la Meuse. Pour ce faire, la route provinciale qui passait auparavant par le village a été remplacée par une voie de contournement au nord et de nouveaux espaces publics valorisant la présence de l’eau ont été aménagés dans le village.
Une implication active des parties prenantes
Une fois les objectifs et les priorités fixés, les interventions ont été définies avec la population et les entreprises occupant le secteur, notamment à travers des ateliers avec des groupes d’intérêt sectoriels (agriculture, loisirs, nature, etc.). Un total de 1472 «souhaits» et 418 «avis» ont été remis lors des consultations. Des négociations ont aussi eu lieu avec les propriétaires dont les terres ou la maison devaient être acquises par les autorités (quatorze bâtiments rachetés, dont neuf ont été démolis).
Parmi les mesures favorisant la participation publique, soulignons :
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un centre d’information ouvert au public;
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le marquage des interventions à venir dans le paysage;
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une trousse éducative produite en collaboration avec les écoles locales;
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des visites de projets exemplaires ailleurs aux Pays-Bas;
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une rencontre publique avec les contracteurs potentiels;
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des excursions sur le site du projet menées par des bénévoles;
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des activités thématiques durant les travaux, par exemple sur l’archéologie;
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des célébrations des jalons importants, comme la complétion d’un nouveau pont.
Certaines parties prenantes continuent de s’impliquer dans l’entretien du site: une famille d’agriculteurs utilise les plaines inondables abaissées de l’ancien bras de la Meuse comme pâturage pour son bétail, ce qui permet de garder la végétation basse et donc de maintenir la capacité d’accueil des crues.
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Retombées
En 2021, des pluies diluviennes ont frappé l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, causant d’importantes inondations. Bien que la Meuse soit sortie de son lit, les différents aménagements ont empêché l’inondation des villages de Ooijen-Wanssum et contribué à réduire le niveau d’eau de 33 centimètres.
Le système de digues innovantes a reçu le prix de l’innovation dans le domaine de l’eau en 2019, décerné par le regroupement des autorités de l’eau des Pays-Bas.
Autres informations
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Partenaires du projet
- Rijkswaterstaat (ministère des Travaux publics et de la Gestion de l’eau)
- Waterschap Limbourg (autorité de l’eau)
- Municipalité de Venray
- Municipalité de Horst aan de Maas
- Staatsbosbeheer (ministère des Forêts et des Réserves naturelles): pour la gestion du Maaspark
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Coûts et financement
Le budget du projet s’élève à 223 millions d’euros (eq. 330,7 millions de dollars canadiens en 2021). Les coûts ont été répartis entre le gouvernement des Pays-Bas, la province de Limbourg, le Waterschap Limbourg (autorité de l’eau) et les municipalités de Venray et de Horst aan de Maas.
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Liens utiles
VANDYCKE, Léa (2024). Vivre avec les inondations aux Pays-Bas et en Belgique, Vivre en Ville. Vivreenville.org.
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Références
H+N+S LANDSCHAPSARCHITECTEN (s.d.). Area development Ooijen-Wanssum. [https://www.hnsland.nl/en/projects/area-development-ooijen-wanssum/] (consulté le 18 septembre 2024).
OOIJEN-WANSSUM MAASPARK (s.d.). Gebiedsontwikkeling. [https://www.ooijen-wanssum.nl/gebiedsontwikkeling/aanleiding/] (consulté le 18 septembre 2024).
VAN DEN HERIK, Keesjan (2024). « Gebiedsontwikkeling Ooijen-Wanssum ». Communication présentée au nom du Waterschap Limburg lors de la mission d’étude Milieux de vie résilients face aux inondations, Province de Limbourg, Vivre en Ville, 18 septembre 2024.
VAN ES, Mariëlle. (2022). Investigating participation of different stakeholders in co-creation processes and its impacts in OoijenWanssum, the Netherlands. A case study on co-creation in Ooijen-Wanssum, Wageningen University & Research. [PDF]. 79 p.
En 1993 et 1995, les crues de la Meuse ont causé d’importants dégâts dans la province de Limbourg, située dans le sud-est des Pays-Bas. Pour protéger les municipalités riveraines à court terme, des mesures temporaires ont alors été prises incluant la construction de digues provisoires et la fermeture d’un ancien bras de la Meuse (Oude Maasarm) long de dix kilomètres situé entre les villages de Ooijen et de Wanssum. Or, ces mesures ont créé un goulot d’étranglement en amont, ce qui a mené à l’interdiction de construire dans le secteur entre Ooijen et Wanssum, limitant le développement économique régional, en particulier celui de l’agriculture.