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Parc linéaire de la rivière Saint-Charles, Québec

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Transformation de berges canalisées en un parc naturel urbain

Espace commun résilient Aménagement de berges Inondation en eau libre Inondation par ruissellement ou par refoulement de conduite

Devant la nécessité d'assainir le cours d’eau et de gérer ses eaux pluviales, la Ville de Québec choisit de faire de la rivière Saint-Charles l’une de ses priorités d’aménagement dès la fin du 20e siècle. Par la végétalisation des berges et la construction de bassins de rétention, la Ville contribue à une meilleure résilience de son territoire face aux inondations.

Détails sur le projet

  • Statut

    Complété en 2009
  • Porteur du projet

    Ville de Québec
  • Type d’espace commun résilient

    Parc ou place publique
  • Type d’aménagement de berges

    Restauration écologique des plaines inondables Aménagement récréotouristique
  • Milieu d’intervention

    Centralité
  • Contexte lié aux inondations

    En 1936, la Commission Surveyer décrit la rivière Saint-Charles comme l’un des cours d’eau les plus pollués du Québec. Constituant le principal exutoire des eaux usées de l’agglomération, la qualité de l’eau de la rivière est digne d’un dépotoir à ciel ouvert. Dans le but de les rendre plus attrayantes, et inspirée par les aménagements de la Seine à Paris, la Ville de Québec a bétonné les berges de la rivière Saint-Charles entre 1969 et 1974. Elle a construit, dans ces mêmes années, une station d’épuration et a optimisé la gestion de ses eaux urbaines afin de corriger les problèmes d’assainissement. 

    Également, pour éviter l’élévation du niveau d’eau de la rivière pouvant être causée par les marées de l’estuaire, la Ville de Québec a érigé un barrage anti-marée de cinq mètres de hauteur en 1963 à l’embouchure de la rivière, appelé le barrage Joseph-Samson. Cependant, lors de fortes marées, des problèmes de refoulement d’eau survenaient dans les bas quartiers. 

  • Description du projet

    En raison des problèmes persistants de qualité de l’eau, des fréquentes inondations et de la mobilisation citoyenne en faveur d’une restauration écologique des berges du cours d’eau, la Ville de Québec a choisi de réaménager à nouveau le secteur en suivant cette fois-ci une approche radicalement différente. Elle met notamment à jour son plan d’aménagement en 1995, dénommé projet Kabir-Kouba  (nom huron-wendat, qui signifie « rivière aux mille méandres ») initialement adopté en 1974, pour y intégrer des objectifs écologiques.

    De 1990 à 2009, la Ville de Québec entreprend la réalisation d’ouvrages d’études et de travaux destinés à renaturaliser la section aval de la rivière Saint-Charles sur près de huit kilomètres. Les berges en béton sont démolies et puis remplacées par des berges végétalisées aux habitats fauniques diversifiés. Un réseau de sentiers pédestres de 32 kilomètres, incluant des pistes cyclables, y est aménagé le long de la rivière jusqu’à sa source au lac St-Charles, garantissant l’usage et l’accessibilité aux résidentes et résidents du quartier. 

    Des infrastructures de gestion des eaux pluviales ont été intégrées au projet par la construction souterraine de douze bassins de rétention des eaux pluviales disposés sous les espaces verts. Les objectifs recherchés du projet sont de : 

    • rétablir un fonctionnement écosystémique à la rivière, avec comme objectif la valorisation urbaine (qualité de l’environnement de vie);

    • obtenir une meilleure gestion des crues;

    • rétablir les fonctions écosystémiques;

    • filtrer des eaux de ruissellement.

    Le barrage anti-marée Joseph-Samson a été maintenu et s'impose toujours comme un élément de sécurité publique. Le barrage est maintenant parfois ouvert afin de laisser entrer la marée et de nettoyer les sédiments accumulés dans la basse partie de la rivière. 

    Un volonté politique et une population qui se mobilise

    En identifiant la rivière Saint-Charles comme l’un de ses principaux axes de sa stratégie d’aménagement au sein du Schéma d'aménagement de la communauté urbaine en 1985 et du Plan directeur de la Ville en 1988, la Ville de Québec marque un changement de paradigme en matière de planification. En effet, la logique municipale avait mené jusque-là à une urbanisation non ordonnée du bassin versant de la rivière Saint-Charles. Cependant, malgré cette volonté politique, de nouvelles constructions prennent place sur les rives et sont vivement contestées par la population et par les organismes de protection.

    Dans les années 1990, plusieurs citoyens et citoyennes et organismes de protection de l’environnement prennent part aux discussions et tentent d'accélérer la mise en œuvre des transformations nécessaires. Des consultations citoyennes sont d’ailleurs menées par la Ville. Parmi les acteurs et actrices mobilisés, un groupe de citoyens préoccupé par l’état de leur rivière décide en 1995 de se regrouper pour créer un organisme sans but lucratif appelé Rivière Vivante. Dans les années qui suivent sa création, diverses interventions de sensibilisation et de mise en valeur du territoire sont organisées afin de changer l’image négative de la rivière Saint-Charles : des descentes en canot avec 70 volontaires sur une section insalubre du cours d’eau, une première édition de la fête de la rivière Saint-Charles, des mini-croisières touristiques de découverte de la rivière ou encore des conférences sur le thème de la renaissance des rivières urbaines, etc. L’ensemble de ces interventions servent à souligner la nécessité d’améliorer la qualité de l’eau mais aussi à démontrer l’immense potentiel récréotouristique de la rivière.

    Un espace naturel en plein coeur de milieux densément habités

    L’aménagement du parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles constitue aujourd’hui un projet exemplaire d’espaces naturels en milieu urbain à l’international. La végétalisation des rives et la création de ce parc ont permis de renforcer l’attractivité des quartiers et de densifier les quartiers environnants. Il constitue maintenant un élément indispensable à la vitalité des commerces et services des quartiers adjacents qui bénéficient d’un nouvel achalandage tant des usagers que des nouveaux résidents et résidentes.

  • Retombées

    Ce nouvel aménagement a permis de capter 90 % à 95 % des volumes d’eau débordant auparavant des réseaux unitaires d'égouts lors des épisodes de pluie, faisant passer la fréquence des débordements estivaux du cours d’eau de 80 à quatre par an.

Autres informations

  • Coûts et financement

    Le coût global de l’opération s’est élevé à environ 115 millions de dollars, répartis à parts égales entre la Ville de Québec, le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada. La majorité des dépenses publiques, soit plus de 80 %, a été destinée aux travaux de récupération, de stockage, et d’évacuation des eaux pluviales vers les collecteurs principaux.

  • Références

    AGIRO (2023). «La rivière Saint-Charles et son bassin versant : découvrez son rôle d’importance dans l’approvisionnement en eau potable de la ville de Québec», StoryMap. [https://storymaps.arcgis.com/stories/de7feab853fc4785a373f5209f19e705] (consulté le 18 juin 2024)

    BILODEAU, Maxime (2019). Mission : “débétonner” la Saint-Charles, Unpointcinq. [https://unpointcinq.ca/mieux-etre/riviere-saint-charles-quebec-debetonner/] (consulté le 10 juin 2024)

    BRUN, Alexandre (2011). «Politique de l’eau et aménagement urbain : La “Renaturation” de la rivière Saint-Charles à Québec», Norois, no 219, 2011, pp. 89 à 107.

    RIVIÈRE VIVANTE (1999). «Le cas de la rivière Saint-Charles à Québec : Le rôle d’un organisme de rivière - Succès et embûches». Mémoire déposé par Rivière Vivante au Bureau d’Audiences Publiques sur l’Environnement à l’occasion de la Consultation publique sur la gestion de l’eau au Québec, Québec. [PDF

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