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Résilience face aux inondations
Domaines d’intérêt
Résilience face aux inondations
Type de projet
Type d’inondation

HafenCity, Hambourg

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Requalification d’un site industriel en quartier mixte adapté aux inondations

Quartier adapté Bâtiment adapté Aménagement de berges Inondation en eau libre

Dans les années 2000, la Ville de Hambourg a entamé la requalification d’un site industrialo-portuaire en misant sur une stratégie de prévention contre les inondations axée sur la résilience plutôt que sur l’endiguement. L’ensemble urbain du secteur HafenCity a ainsi été conçu au-dessus de la ligne d’inondation.

Détails sur le projet

  • Statut

    En cours de réalisation
  • Porteur du projet

    La Ville de Hambourg a mandaté la société HafenCity Hamburg GMBH, qui est une filiale municipale, pour le développement urbain de HafenCity.
  • Type de quartier adapté

    Construction d’un quartier neuf
  • Type de bâtiment adapté

    Adaptation d’un bâtiment existant Construction d’un bâtiment neuf
  • Type d’aménagement de berges

    Aménagement récréotouristique
  • Milieu d’intervention

    Centralité
    Urbain
  • Contexte lié aux inondations

    La grande ville portuaire de Hambourg, située au nord de l’Allemagne et d’une population de 1,9 million de personnes, est fréquemment exposée aux crues de l’Elbe qui la traverse. En 1962, des digues ont cédé sous la pression de l’eau, détruisant 20 % des bâtiments et infrastructures de la ville et causant la mort de 340 personnes. Cet événement a révélé la vulnérabilité de la ville face aux inondations, qui avait jusqu’alors misé sur une ingénierie lourde basée sur des digues pour se protéger. Si les ouvrages de protection ont été renforcés depuis, ils se sont toutefois avérés insuffisants face aux tempêtes récurrentes, amplifiées par les changements climatiques. 

    En parallèle, pour répondre à la croissance urbaine, la Ville s’est engagée dans un vaste projet urbain pour le secteur HafenCity, situé au centre de Hambourg, sur le bras nord du fleuve. Ancien secteur portuaire, HafenCity est laissé en friche au début des années 1990 suite au déplacement du port plus au sud de l’estuaire de l’Elbe. En 2000, la Ville décide de requalifier les 157 hectares vacants du secteur en un nouveau quartier urbain. Ce projet lui offre l’opportunité de tester une nouvelle approche face aux inondations, moins centrée sur la défense côtière que sur un urbanisme résilient. 

  • Description du projet

    HafenCity est l’un des plus importants projets européens de redéveloppement urbain ayant pris en compte, dès sa conception, l’adaptation aux inondations à l’échelle urbanistique et architecturale. L’aménagement du secteur augmente la superficie du centre-ville de 40 % et se caractérise par une mixité d’activités intégrant habitations, bureaux, commerces et espaces publics. La complétion du projet est prévue à l’horizon 2030 et permettra d’accueillir une population de 15 000 personnes. 

    Bien que des digues aient été érigées pour protéger les quartiers de Hambourg construits sur les marais de l’Elbe, une approche différente a été privilégiée pour HafenCity. Dès le début du projet, l’extension de la digue principale de la ville jusqu’à HafenCity, qui n’était pas protégé en raison de son passé portuaire nécessitant un accès à l’eau, a été rejetée à cause de son coût élevé et de son impact environnemental. À la place, la Ville s’est inspirée de la technique néerlandaise du terp (ou warft en allemand), très utilisée dans les régions côtières de la mer du Nord. Cette méthode consiste à protéger les zones habitées contre la montée des eaux en érigeant des monticules artificiels qui surélèvent les bâtiments entre 8 et 8,5 mètres au-dessus du niveau de la mer. Dans le cadre du projet, les nouveaux bâtiments et les rues ont été élevés à une hauteur comprise entre 7,5 et 8,5 mètres au-dessus du niveau de la mer, soit par la création de terpen, soit par la consolidation des fondations avec des pieux enfoncés à plus de 20 mètres. Quant aux quelques entrepôts anciens reconvertis, ils ont été maintenus à leur niveau d’origine, mais ont été renforcés pour faire face aux inondations à l’aide d’équipements résistants à l’eau (portes et fenêtres anti-inondation, cloisons en acier, etc.). Les rez-de-chaussée des bâtiments ne sont pas utilisés comme habitations, mais sont dédiés aux stationnements et aux commerces, et sont protégés par des cloisons coulissantes en acier. En cas d’inondation, le secteur forme une île reliée au reste de la ville par des ponts élevés à plus de 7,5 mètres. Des coursives établies au premier étage des immeubles permettent d’accéder à ces ponts pour l’évacuation. 

    Le plan directeur a accordé une attention particulière à la préservation de l’ambiance maritime en mettant en avant le fleuve et les canaux, dont certains sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le paysage urbain intègre ainsi 10,5 kilomètres de quais inondables, situés de quatre à cinq mètres en dessous de HafenCity, qui servent de promenades quand le fleuve n’est pas en crue.

    La Ville, au travers de la société HafenCity Hamburg GMBH, exerce un contrôle fort sur le déroulement des opérations, notamment sur les transactions immobilières. Elle a acquis les parcelles avant d’annoncer le projet pour éviter la spéculation foncière. HafenCity Hamburg GMHB a supervisé la cession des parcelles à des entreprises de promotion immobilière, suivant un montage financier assez original où les appels d'offres ne visent pas à obtenir le meilleur prix pour chaque parcelle, mais à faire émerger les meilleures idées moyennant un prix fixé à l’avance. Les opérations sont réglementées par la Ville, qui ne vend le terrain aux entreprises de promotion immobilière qu’après une période probatoire d’un an, durant laquelle ces dernières doivent finaliser leur projet, organiser un concours d’architecture pour le design des bâtiments et obtenir tous les permis nécessaires à la construction. 

  • Retombées

    Le modèle du warft a prouvé son efficacité, notamment lors des fortes ondes de tempête qui se produisent environ deux fois par an. Si les quais ont été temporairement inondés, la vie urbaine a été peu perturbée grâce aux ponts et passerelles surélevés qui ont permis de maintenir les liaisons avec l’extérieur, assurant notamment l’accès aux services d’urgence. La Ville prévoit d’investir jusqu'à un milliard d’euros (eq. 1,47 milliards de dollars canadiens en 2024) dans de nouvelles mesures de protection au cours des 50 prochaines années afin de s’adapter continuellement aux inondations qui s’intensifient sous l’effet des changements climatiques.

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